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La vie, ces derniers temps... (tdah, anxiété, dépression, écriture…)

Dernière mise à jour : 7 janv. 2024

La vie, ces derniers temps. Oui, c’est ainsi que je commence cet article. Et j’aurais tant de choses à vous dire, mais je risquerais aussi de me perdre (dans des souvenirs qui aujourd’hui me semblent si loin…).


J’ai dit adieu à un de mes plus grands rêves. Ce n’est pas encore tout à fait fini, mais le fait est que j’ai déjà pris trop de recul par rapport à cette décision, si bien que j’ai entièrement décroché. Ce rêve, il faisait partie intégrante de ma vie depuis quatre ans. Et accepter de le laisser partir m’a plongée dans ce que j’appellerais une phase dépressive (je n’ose nommer cela dépression, parce que je ne voudrais offenser personne). C’est aujourd’hui trop tôt pour en parler, de toute façon. Alors passons vite sur ce sujet.


L’écriture, bien que toujours présente, s’éloigne de nouveau, peu à peu. Après une phase de bêta-lecture très difficile mais aussi extrêmement enrichissante (merci, Ambre, si tu passes par ici, vraiment, énorme cœur sur toi), j’ai un peu (complètement) baissé les bras. Pour recharger les batteries de la confiance et dépasser ce stade du « je fais de la merde de toute façon, ça ne sert à rien que j’écrive si c’est pour pondre un truc hideux et illisible », je me suis lancée dans un challenge : écrire le premier jet de mon nouveau roman à la main. Honnêtement, si l’écriture avançait (notez l’imparfait) plutôt lentement, ce qui est tout à fait normal en écrivant à la main, j’étais assez satisfaite de moi. Pas de ce que j’avais écrit, entendons-nous bien là-dessus, mais parce que j’écrivais. Et cela m’a suffi. Pour le temps que j’ai réussi à m’y consacrer. Puis mon rêve (celui dont je parle plus haut) s’est envolé. Et j’ai décroché. Complètement décroché. De tout, y compris du travail.


Mes journées s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Je suis lasse, fatiguée, émotionnellement vide (ce qui explique peut-être l’échec de ma dernière tentative d’écriture ?). Je n’y arrive plus. À rien. Du tout.


Ah si, j’ai découvert les maquettes 3D en bois, et au-delà du fait que je me suis décollé un ongle en montant le cadran d’une horloge, cela a permis, pour au moins quelques heures, d’apaiser mes crises d’angoisse et permettre à mon hyperfocus de se déchaîner. Je n’étais plus capable de travailler, d’écrire ou de lire, mais je pouvais passer cinq, six heures à emboîter des pièces en écoutant en boucle les mêmes chansons. Allez comprendre. Parfois, mon – possible – TDAH (je ne suis pas diag, mais je me reconnais dans de très, très nombreux symptômes, donc je me permets d’envisager le TDAH comme une réponse à mes questions) me surprend.


Bref, aujourd’hui, j’accumule du retard dans mon travail et dans ma formation que j’ai un mal fou à suivre. Écrire me semble impossible. Pourquoi serais-je autorisée à écrire alors que je n’ai pas rempli mes objectifs de travail ? Ouais, le vilain syndrome de l’imposteur est de retour. Encore et toujours. Et vous savez quoi ? Je crois qu’il ne me quittera jamais.


En fait, je pense que, comme le TDAH, je dois apprendre à vivre avec et à le gérer. Et lui dire d’aller se faire foutre, parce que ça suffit, merde.


J’ai le cerveau en vrac, et les pensées intrusives m’empêchent de me concentrer sur les tâches essentielles.


Vous le savez peut-être, ou pas, mais j’ai été éditée. Cela a duré deux ans et demi. Et un jour, j’ai rompu mon contrat. Et je me suis rendu compte (assez récemment) que je n’arrive plus à me considérer comme autrice. C’est bête hein. Toute personne qui écrit est un.e auteur.ice. Mais moi ? Non, je n’ai pas le droit à ce statut, je ne suis pas légitime. D’ailleurs, je n’écris quasiment plus. Alors pourquoi utiliser ce mot pour me qualifier ?


Je suis dure avec moi-même. Je suis même odieuse envers ma personne. Des claques se perdent. Et pourtant, je me laisse dépérir. Le manque de sommeil m’achève. C’est dur. Je m’autorise de lâcher prise, et je me flagelle ensuite de ne pas faire assez, ni assez bien. Et puis je recommence : « Ah non, je ne travaillerai pas cet après-midi. » Et je laisse ma partie sombre reprendre le dessus (je l’ai appelée Ruby, cet espère d’alter ego maléfique qui me murmure que je ne suis pas assez). Et malgré tout, je ne fais presque rien pour y remédier, pour retrouver la motivation. Je laisse cette Ruby contrôler machinalement mon corps, faire ce qu’elle veut de ma tête, parce que je ne suis plus capable de faire les choses. Mais Ruby n’aide pas vraiment, elle me rappelle seulement que je ne suis pas assez, que je ne fais pas d’efforts, que je n’en vaux pas la peine. Ruby, c’est un peu la manifestation de mes pensées intrusives.


Je me livre, et j’ignore pourquoi.


Je n’organise plus mes journées. Je me laisse porter par mon état de santé physique et moral. J’essaie de faire de mon mieux. Et de me dire que c’est suffisant. Que c’est déjà bien. J’essaie de revoir l’ordre de mes priorités (que je ne sais plus voir). J’apprends à connaître la manière dont fonctionne mon cerveau, ce dont il a besoin pour bien fonctionner. Par exemple, ça fait déjà plus de trente minutes que je suis sur cet article au lieu de travailler, mais mon cerveau, ce traitre, était trop obnubilé par le fait d’écrire ces paragraphes. Je sais qu’après, je pourrai travailler plus sereinement, en restant concentrée plus longtemps que juste cinq minutes par-ci par-là.


Je parlais du syndrome de l’imposteur. Il est envahissant, celui-là, hein ? Vous savez ce que j’ai fait ? J’ai acheté des livres de non-fiction qui te disent comment écrire. Ouais, je suis au fond. Et vous savez quoi ? Bah en fait, c’est plutôt intéressant. En général, ce sont des choses que l’on sait, qui sont presque évidentes, et pourtant, ce sont des choses que l’on peut oublier. Parfois, c’est une bonne piqûre de rappel. Et je dois avouer que c’est plutôt sympa de réapprendre, d’apprendre, ou de se renseigner, tout simplement, sur l’écriture en général. Et moi, malgré cette phase dépressive que je traverse, ça me permet de maintenir éveillée cette petite flamme qui brûle lorsque j’écris. J’en ai acheté trois, des comme ça, dont le dernier n’est pas encore sorti. La lecture avance à son rythme, mais lorsque je termine une page, je me sens moins idiote. J’ai l’intime conviction que cela fera de moi une meilleure raconteuse d’histoires. C’est étrange, c’est comme si je mettais une petite claque derrière la nuque de Ruby et que j’envoyais valdinguer monsieur syndrome de l’imposteur. Pour un temps, au moins. Je regrette de ne pas avoir été curieuse plus tôt. De ne pas avoir pris le temps de pousser mes recherches avant. Aujourd’hui, petit à petit, je réapprends à écrire. Et j’espère qu’un jour, je gommerai les défauts d’écriture qui me collent à la peau (show don’t tell bonjour).


J’essaie de relativiser, de m’autoriser ces moments de pause, ou d’arrêt, sans trop culpabiliser. Je sais que j’en ai besoin, pour mieux redémarrer la machine. Bientôt.


Bientôt, c’est promis.


J’ai laissé mes personnages dans une merde pas possible. Je dois les sortir de là. Mais je dois aussi me sortir de là.


La vie, ces derniers temps.


Elle est compliquée. Elle me rend malade. Elle me tabasse. Elle me fait prendre conscience. Elle m’apprend. C’est douloureux. Mais je sais qu’à la fin, c’est moi qui gagnerai.


Je gagne toujours.



 
 
 

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